Ca sent plus la pisse
Grosse surprise en arrivant au Mans cette année-là : on ne reconnaissait plus rien ! Vous vous souvenez du parcours pour aller d'Antarès au circuit ? Il fallait d'abord franchir un fossé profond d'un mètre, rempli de merde dès le samedi à cause des chiottes qui avaient fuit, puis traverser le parking des Anglais (au risque de rester à jamais pétrifié devant la beauté d'une carrosserie de là-bas) puis traverser un genre de ruelle, se risquer sur une passerelle branlante, ramper dans les tunnels de la mine aux vipères, sauter de liane en liane au-dessus du marigot aux crocodiles, garder son sang froid sur le pont de cordes malgré les attaques des indiens cannibales et finalement arriver quelque-part près du Dunlop, assoiffé, couvert de poussière et les hémorroïdes en feu à cause de ces putains d'indiens cannibales qui, en plus, sont sodomites...
Et bien maintenant, à deux pas d'Antarès, il y a ça :
Et ça :
Les purs et durs comme moi en ont eu le cœur brisé : le Mans, ça sent plus la pisse... Plus de vipères non-plus dans les longs tunnels creusés un peu partout :
Des tonnes de la belle terre rouge du Mans ont été remuées afin de faciliter l'accès aux handicapés et aux joueurs de trombone à coulisse :
Voici un gugusse qui fait tout ce qu'il faut pour se casser l'autre jambe...
Certains de ces talus sont d'ailleurs tout ravinés car pas encore plantés. Ca permet de faire des photos marrantes.
C'est au village que les choses ont le plus changées, avec l'installation d'une espèce de symbole phallique à la gloire d'une écurie qui débandera sacrément un an plus tard...
Là tout est nickel, nivelé, avec les boutiques Rolex, Hermès et Mékouïanski dont les vitrines font bien sentir au prolo qu'il n'a rien à foutre dans le coin. C'est le côté inquiétant de ce nouveau Mans : l'épreuve restera-t-elle encore longtemps cette fête populaire à laquelle tout un chacun peut assister sans se ruiner, muni de sa guitoune et de sa glacière, de sa bitte et de son couteau ?